Interview Jean-Paul Olive pour l’expo-photo « Où sont passés les enfants ? » à Fos sur Mer

Du 4 au 23 novembre 2019, Jean-Paul Olive et Jo Ros associent à nouveau leurs talents respectifs, ceux de photographe et d’auteur-poète, dans une exposition présentée au centre culturel Marcel Pagnol, « Où sont passés les enfants ? ».

Jean-Paul Olive

La photographie entre vraiment dans la vie de Jean-Paul Olive, vers ses 24 ans. En 1974, il achète un appareil photo Leica, il le met en laisse à son poignet. Depuis il ne l’a jamais plus quitté. D’un œil aiguisé, celui du photojournaliste, il croque en argentique d’abord, puis en numérique aujourd’hui, la vie telle qu’elle va… Celle du quotidien des salariés des industries de la zone industrialo-portuaire de Fos, de l’actualité du l’ouest de l’étang de Berre. Au gré de ses voyages à travers le monde, il saisit en noir et blanc, l’humain et la spontanéité de l’instant. Les enfants sont un de ses sujets de prédilection.

En novembre 2018, un avant-goût de ce travail avait déjà été présenté, de nombreux jeunes fosséens avaient déjà rencontré les deux artistes et évoqué avec eux, de nombreuses questions relatives à l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant, ses applications, ses zones de non-droit, son évolution.

En 2019, Jean-Paul Olive présente une exposition d’envergure : 100 clichés en noir et blanc d’enfants, photographié sur le vif, en différentes places du monde (New York, Rhodes, Miramas, Inde, Ouarzazate, Barcelone, Venezuela…). Des situations très contrastées, d’un cliché à l’autre, démontrent les inégalités vécues par les enfants selon leur lieu de vie. Tandis qu’à Toulon, un enfant part à la plage en portant son crocodile gonflable, un autre à Porto la Cruz (Venezuela), tient sur ses épaules un sac rempli de canettes, ramassées parmi les déchets, prêtes à être vendues. Si la Convention des droits de l’enfant a le mérite d’exister et d’être ratifié par 195 états, il reste encore tant à faire pour que tous les enfants du monde voient ces droits appliqués et respectés dans leur intégralité. « La convention compte 54 articles, souligne Jo Ros. Encore 54 chantiers ! ».

Cette année encore, l’exposition photographique va être accompagnée par des temps de médiation, animés par les artistes. « Les visiteurs seront invités à rester au moins 10-15 secondes devant une photo parce qu’après il va y avoir un questionnement, expliquent Jean-Paul Olive et Jo Ros. Chaque photo entre en résonnance avec un des droits évoqués par la Convention. Il s’agira de le trouver par une observation de la situation.  Ainsi s’engagera une réflexion sur cette Convention, sur la responsabilité des institutions qui l’appliquent, sur les dichotomies entre les fonctionnements politiques de soit-disantes démocraties et la réalité ». Une belle manière, responsable et fraternelle, de célébrer cet anniversaire.

Interview diffusée le 7 novembre 2019 au micro de Davy Moisson

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